Vincent Picheral

Adjoint à la culture de la ville de Quimper de 1989 à 1995

Les destinées d’un théâtre sont toujours collectives ; elles tiennent pourtant parfois à la volonté d’un homme, à sa sagacité, à sa ténacité. Vincent Picheral, maire adjoint à la culture aux côtés de Bernard Poignant de 1989 à 1995, vient de nous quitter, et nous lui devons un vibrant hommage et un reconnaissant salut. Non seulement nous lui devons la réussite architecturale du bâtiment où nous avons la chance d’œuvrer, avec un très grand attachement, mais nous lui devons aussi le label de Scène nationale, obtenu en 1994 dans la perspective des travaux. Sans un équipement scénique ouvert à toutes les esthétiques d’aujourd’hui, apte à relayer les plus grandes exigences de l’art, sans une salle proportionnée à la taille de la Ville et à son bassin de vie, les missions de Scène nationale, de soutien à la création et d’élargissement des publics dans une intention de partage avec le plus grand nombre, ne pourraient pas être remplies. C’est donc tout naturellement que Michel Rostain, directeur de la Scène nationale de 1995 à 2008, qualifie Vincent Picheral  d’« initiateur inlassable du projet de Scène nationale ». 

 

Le mieux est sans doute de reproduire ici ces quelques lignes, que Vincent Picheral nous avait confiées : 

 

« La construction du théâtre, un dur et long combat.

Le programme électoral de Bernard Poignant, rédigé avant que je figure sur la liste, comportait la construction d’une salle de spectacle. Très vite, j’ai acquis la conviction qu’il fallait substituer à ce mot celui de théâtre. En effet, le petit théâtre à l’italienne dont nous héritions ne pouvait en aucune manière accueillir la plupart des spectacles contemporains, qu’il s’agisse de théâtre, de danse ou de cirque, compte tenu de sa dimension réduite, de sa petite ouverture de scène et de son dispositif scénique. De plus, le terme de salle de spectacle, en vogue à l’époque chez les élus, recouvrait un concept flou permettant de rêver d’une polyvalence pourtant impossible. Le projet prévoyait le maintien de l’École des beaux-arts et de RBO (aujourd’hui la radio Ici Breizh Izel), la construction d’un théâtre de 600 à 700 places, l’implantation plus tard d’une médiathèque dans l’ancien couvent et l’aménagement d’un parking souterrain. L’opposition dirigée votait alors contre le projet. Elle y opposait le sien qui prévoyait l’implantation de commerces dont une moyenne surface, des logements de standing et un hôtel trois étoiles dans le couvent. Mais les choses allaient se compliquer et la livraison n’aura finalement lieu qu’en avril 1998 ! »

 

Nous avons aussi une pensée émue pour son fils, ses proches, et en particulier pour Christiane Picheral, son épouse, présente en salle aux côtés de Vincent Picheral pour la création de Fiskal, au mois de février dernier.

 

Vincent Léandri et l’équipe du Théâtre de Cornouaille