Après une prestigieuse Dame blanche présentée la saison passée à Quimper, la metteuse en scène Louise Vignaud et le chef Nicolas Simon poursuivent leur collaboration en adaptant Zaïde de Mozart. Œuvre de jeunesse en partie inachevée, ce conte musical philosophique recèle bien des surprises, jusqu’à son ultime rebondissement.
Conformément au goût de l’époque, l’intrigue se déroule en Orient. Deux esclaves chrétiens du sultan Soliman, Zaïde et Gomatz, tombent amoureux et tentent de s’enfuir aidés par un serviteur complice. Repris et arrêtés, pourront-ils échapper à la mort ? À Louise Vignaud de choisir. Cet opera seria n’ayant jamais été terminé par son auteur, la metteuse en scène a carte blanche pour imaginer l’avant et l’après de cette intrigue romanesque. Ménageant le suspense, elle annonce une leçon d’humanisme écrite par Mozart qui se tourne volontiers vers la farce. Mis à l’épreuve dans un monde inconnu, les deux héros vont vers la lumière. Mais c’est aussi un récit d’initiation très humain, avec son lot de péripéties et d’intrigues.
On attend avec gourmandise cet opéra rarement monté, qui a le charme et le mystère d’une œuvre méconnue. Aux côtés des quatre chanteurs et chanteuses sur scène, d’une comédienne narratrice, le chef Nicolas Simon dirige dans la fosse les musiciens de l’Orchestre national de Bretagne.