Pour son premier seul en scène, le comédien Solal Bouloudnine, échappé des Chiens de Navarre, soigne son angoisse maladive de la mort par le rire dans une comédie effrénée et décapante.
Le 2 août 1992, Michel Berger s’effondre sur un terrain de tennis, terrassé par une crise cardiaque. Non loin de là, dans une maison voisine, le petit Solal découvre à six ans onze mois et vingt jours, que la vie peut s’arrêter en un instant. Désormais trentenaire, le comédien affirme que cette angoisse ne l’a jamais quitté et il nous en parle.
Sur scène, une chambre d’enfant des années 90. Habillé en tennisman, l’humoriste survolté se plonge dans les souvenirs d’enfance, conjure notre fin programmée et convoque, au son des chansons de Michel Berger, une galerie de personnages épiques et hauts en couleurs : une bouchère bourguignonne, un rabbin plein d’histoires, une maîtresse en burn out, sa mère juive un brin envahissante, son père chirurgien viscéral clope au bec, France Gall… Solal Bouloudnine s’en donne à coeur joie. On rit avec lui de l’atrocité du cancer, des maladies cardiovasculaires ou vénériennes et de l’enfance insouciante et naïve qui s’en est allée. Une traversée existentielle hilarante pour mettre à distance le Paradis blanc..