Le metteur en scène Simon Delétang s’empare de cette courte pièce de l’auteur norvégien Fredrik Brattberg pour en faire un spectacle des plus réjouissants. Mordante et drôle, cette fable délectable prend le contrepied des lois de la famille. Et des bons sentiments.
On le croyait perdu, mort, le voici de retour. Et plutôt dix fois qu’une. Dans le court texte comico-cruel de l’auteur et compositeur norvégien Fredrik Brattberg, le fils n’en finit pas de revenir au bercail. D’où le pluriel du titre et l’effet vaudeville assumé d’un texte qui, à rebours de l’injonction symbolique à « tuer le père », va jusqu’à envisager l’inverse : faire disparaître le rejeton chéri devenu un adulte si encombrant…
Pour sa première création à la tête du Théâtre de Lorient, Simon Delétang règle avec une précision d’horloger, la mise en scène d’une pièce qui joue avec délectation sur tous les registres, du réalisme caustique au fantastique kitsch, sans jamais oublier de faire rire. Cette petite forme jouissive n’en est pas moins subtile, interrogeant chacun sur ses propres rapports parents-enfants. Accessible à tous, elle incarne la volonté d’amener un théâtre contemporain à la rencontre de tous les publics.