Ivresse du pouvoir, trahison, folie meurtrière, la nuit s’abat sur les landes d’Écosse… En fin connaisseur de Shakespeare, le metteur en scène David Gauchard s’associe au traducteur André Markowicz pour offrir une adaptation explosive d’une tragédie à la réputation sulfureuse.
Dans le monde superstitieux des comédiens, c’est une œuvre dont on ne prononce jamais le nom, rappelle le metteur en scène. La folie meurtrière de « M » et « Lady M » a, il est vrai, de quoi teinter d’une aura de malédiction ce texte habité par la peur. Pour se confronter à ce monument du théâtre, David Gauchard fait appel à un familier de l’œuvre du dramaturge – comme de celle de Tchekhov et de quelques auteurs bretons ! -, le traducteur André Markowicz. Leur compagnonnage shakespearien, inauguré il y a vingt ans par la création conjointe d’un Hamlet, trouve avec « la pièce écossaise » un nouvel accomplissement.
Interprété par une troupe pluridisciplinaire, dont le musicien-chanteur ARM et la comédienne-chanteuse Marina Keltchewsky en couple infernal, le drame retrouve toute sa puissance suggestive, baigné dans les nappes électro et le son de la cornemuse. Dans le bruit et la fureur du conte, les pulsions se libèrent, ouvrant la voie d’une réconciliation avec le monde.