Le roman fulgurant de Cocteau. Les vertiges de l’adolescence. L’opéra de chambre de Philip Glass composé pour quatre voix et trois pianos. La metteuse en scène Phia Ménard sublime ce huis-clos au charme vénéneux, traversé de spleen, de rêves et de passions.

Élisabeth et Paul vivent reclus dans une chambre. Totalement coupés du monde, ils entretiennent une relation fusionnelle. Du récit passionnel écrit par Cocteau, porté à l’écran par Melville en 1950, le compositeur américain Philip Glass a su retrouver la dimension envoûtante. Ni la passion exclusive que se vouent le frère et la soeur, ni les rêves et les sentiments mélancoliques n’échappent à la partition du compositeur. Aussi entêtante que chorégraphique, l’écriture pour trois pianos qu’il a imaginée préserve la toute-puissance du drame qui se joue.

Philip Glass a trouvé chez Cocteau une source d’inspiration exceptionnelle. Phia Ménard relève le défi de cette rencontre pour en offrir une lecture onirique. Elle projette ses héros dans des corps vieillissants. Trois musiciens, quatre chanteurs et un narrateur s’aventurent dans cet espace hors du monde et du temps. Le sanctuaire de la chambre, une et multiple à la fois, se réinvente constamment grâce à une tournette de dix mètres de diamètre et ses trois anneaux indépendants. Dans ce décor qui joue avec le merveilleux et les métamorphoses, les protagonistes aiment, jouent, voyagent et rêvent, de confidences en trahisons. En toute liberté.

Mise en scène et scénographie Phia Ménard Direction musicale Emmanuel Olivier Avec Olivier Naveau, Mélanie Boisvert, Ingrid Perruche, François Piolino Narrateur Jonathan Drillet Pianos Nicolas Royez, Flore Merlin, Emmanuel Olivier

La première mise en scène d’art lyrique de la performeuse et jongleuse confère une revigorante radicalité au troisième des opéras de Philip Glass d’après Jean Cocteau. Voir l’article

LE MONDE

Phia Ménard donne un coup de jeune à l’opéra de chambre de Philip Glass. Voir l’article

LA TERRASSE

Entraînés par un ingénieux dispositif de scène tournante, les personnages courent à leur perte, envoûtés, comme le spectateur, par une musique entêtante de Philip Glass. Voir le reportage

France 3 Bretagne

Dans ce huit clos sur l’adolescence, Phia Ménard frappe un grand coup. Sa mise en scène est un véritable tourbillon. Écouter le reportage

France Inter

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