Seul en scène, David Wahl parle de la prolifération des déchets. Drôle de sujet ? Non si l’on sait, comme l’orateur, prendre du recul et donner à la science un tour aussi spirituel qu’insolite. Parce que le sale est le propre de l’homme…
David Wahl est un « conteur-explorateur ». Auteur notamment d’une délectable Histoire spirituelle de la danse, il aime distiller un savoir amusé, nourri par un solide travail d’enquête, et destiné à tous les publics. Cette nouvelle « causerie » est le quatrième volet (après La Visite curieuse et secrète sur les écosystèmes marins) d’une série consacrée à l’environnement. À partir des déchets radioactifs de l’atome, il dresse une « géographie des déchets pour tenter de distinguer au mieux ce qui est propre d’avec ce qui ne l’est pas ». À sa suite, nous voilà entraînés dans le vertigineux cycle des excréments, ceux du cochon et les nôtres, depuis l’hygiène et la peur de la peste au Moyen Âge jusqu’à l’intérieur du laboratoire de Marie Curie. Derrière l’humour pointent les questions essentielles : Comment envisager une nocivité qui se compte en centaines de millions d’années ? Quels impératifs nous poussent à accepter les risques ? Mis en scène par Pierre Guillois, ce propos est à la fois une leçon de sciences, et un savoureux moment de théâtre.