Le marionnettiste Johanny Bert donne vie et voix à une créature joyeusement insolente. Un homme ? Une femme ? Un pantin ? Une diva en tous cas, qui se raconte avec humour dans un récital inspiré des cabarets berlinois.
En Suède, le tout récent néologisme « Hen » désigne indifféremment un homme ou une femme. Sur scène, c’est une marionnette en mousse, bois et métal vêtue de latex noir, aux yeux sur-maquillés et à la poitrine aussi avantageuse que les abdominaux. Manipulée à vue par Lucile Beaune et Johanny Bert, qui lui prête sa voix, Hen chante sa différence et affirme une identité aussi exubérante que multiple. Cette somptueuse drag queen affranchie des normes, accompagnée au plateau par deux musiciens, se joue des accessoires du désir avec une liberté totale. Ses textes composés par une pléiade d’auteurs parlent d’amour et de sexualité. Ils revendiquent surtout avec force le droit de chacun à l’affirmation de soi, quel que soit son genre. Pour que les corps puissent librement se transformer, pour défendre une communauté sexuelle discriminée, et pour « croire encore en l’indiscipline ».