La metteuse en scène Juliette Navis poursuit sa recherche sur le rapport conquérant de l’Homme au monde. Avec Céline, elle s’inspire de la figure de Céline Dion pour raconter une histoire de vieillesse et d’oubli aux allures de conte.
Justaucorps bleu pailleté, longues mèches blondes, la comédienne Laure Mathis s’avance sur scène, tirant sa remorque. C’est un peu Céline Dion, mais pas vraiment. C’est un peu une conteuse québécoise dont le verbe chaloupe au-dessus de 100 000 rivières, mais pas seulement. Au cœur d’un processus de pensée vertigineux, fait de digressions fécondes et de récits superposés, elle vient agiter cette place solitaire, hygiénique et discrète que nous réservons à la fin de vie. Contrainte à l’arrêt en pleine gloire, elle embrasse peu à peu le ralentissement et cherche le chemin pour se reconnecter à la nature, jusqu’au retour ultime à la terre. I’m alive, ça pourrait bien finir un jour ! Portée par une énergie phénoménale, Laure Mathis se métamorphose sous nos yeux. Elle nous interpelle, convoque la forêt, la mélodie d’un oiseau ou encore le chant d’une rivière. L’absurde se mêle à la raison, le rire à la poésie. En quête de sens, la metteuse en scène Juliette Navis dénonce les obsessions de l’époque.