François Gremaud réécrit pour Rosemary Standley et cinq musiciennes une réduction sur-mesure de l’œuvre de Bizet. Rebelle et séductrice, la chanteuse et comédienne est éblouissante dans le rôle de la bohémienne de Mérimée, dont l’absolue liberté est aujourd’hui encore source d’émerveillement et de joie.
Le point posé après le titre marque la différence. Bien sûr, il est question ici du célébrissime chef-d’œuvre de Bizet. Mais l’opéra-comique revisité de François Gremaud débute par le discours d’une conférencière, venue exposer combien la figure de Carmen, une femme ardente et libre, défia les mœurs de son temps. Emportée par son sujet, l’oratrice déroule peu à peu le fil de l’intrigue, Séville, l’amant Don José et le toréador Escamillo.
Selon un procédé déjà éprouvé par l’auteur dans Phèdre ! et Giselle…, ses précédentes créations, Carmen. vient clore un triptyque emballant dédié aux héroïnes tragiques. Rosemary Standley, voix du groupe Moriarty, s’amuse à camper tous les rôles, masculins comme féminins, avec une présence vocale et dramatique époustouflante. À ses côtés sur scène, un orchestre de chambre de cinq musiciennes interprète les principaux airs de la partition. Une réussite totale qui fait naître la joie au cœur même de la tragédie.