Les Sonnets de Shakespeare forment à la fois un roman d’amour, une protestation contre la tyrannie du temps et un récitatif dont le tissage sonore appelle la voix : ils sont faits pour être dits. Le sonnet anglais obéit à des règles strictes : il comporte trois strophes en pentamètres ïambiques à rimes croisées suivies d’un distique à rimes plates formant comme un proverbe gravé dans le marbre. Aucun traducteur français n’avait envisagé de respecter cette structure. Ce qui, pour les traducteurs russes, tchèques, allemands, portugais allait de soi, était en France ignoré. Pour cette nouvelle traduction réalisée avec Françoise Morvan, André Markowicz prouve que respecter cette forme n’éloigne pas du sens mais, au contraire, le sert en tenant compte de la structure sonore de ce sommet de la poésie universelle.
Traduction, lecture André Markowicz